Le mot du conservateur
Le musée des Troupes de Marine est entré dans sa 31ème année d’existence avec le même défi depuis 15 ans : s’agrandir sans perdre son âme et ne se réduire qu’à un simple petit musée d’arme de province. Exposer "La Coloniale" est un défi permanent qui, il faut en être persuadé, serait impossible sous d’autre latitudes. Maintenant, il est vrai que l'histoire de notre musée doit être racontée jusqu’aux conflits récents tout en ne tombant pas dans le piège de l’histoire immédiate. Cette dernière doit rester dans le domaine des expositions temporaires et n'entrera définitivement au musée qu'après l'écrémage naturel dû au temps et grâce aux campagnes de récoltes gérées par les conservateurs successifs, permettant de mettre en lumière les objets les plus significatifs, possédant par là même une forte capacité d'empreinte sur les esprits. Le musée doit s’agrandir et un nouveau projet architectural semble enfin faire consensus ; il devrait mettre en valeur les troupes de marine au Tchad, au Liban et en ex-Yougoslavie mais aussi sur les nombreux petits théâtres que ce soit en Afrique, en Asie ou dans les Amériques. Mais l’histoire des Troupes de Marine ne doit pas pour autant être amputée de son passé le plus ancien et le musée ne doit pas sacrifier trois siècles d’appartenance à la marine et quatre siècles de présence française outre-mer pour ne traiter que des cinquante dernières années. A cet effet, je tiens à réaffirmer que tous les Marsouins ou Bigors détenant des pièces rares de toutes époques peuvent me contacter directement pour préserver ces objets au profit des générations futures.
La suite de mon propos sera plus formaté et abordera trois thématiques : la fréquentation, le travail avec le trinôme académique, la muséographie.
La fréquentation :
Le musée a vu sa fréquentation se stabiliser comme l’année dernière autour de 16 000 visiteurs. Ce maintien de notre niveau de fréquentation tient sans doute à un été très moyen au niveau de la météo ainsi qu’à l’ouverture du musée le mardi durant les vacances d’été.
15927 personnes (16027 en 2010) dont 4333 militaires (5697 en 2010), et 2558 enfants ou adolescents (2463 en 2010) sur 261 jours d'ouverture contre 251en 2010.
Il est à noter que contrairement à d’autres musées de l’armée de terre, le Musée des Troupes de Marine ne bénéficie pas de l’appoint de fréquentation que constitue le public captif des adolescents convoqués pour les JAPD ou de journées portes-ouvertes. A ce sujet, tous les espoirs étaient permis pour l’année 2012 qui vient de voir l’organisation de portes ouvertes au 21ème Rima, mais le musée n’en a guère profité avec à peine 128 visiteurs.
Le travail avec l’Education Nationale :
Nous avons mené début 2011 un stage de formation des professeurs du secondaire. Cette formation conduite par l’inspection académique porte sur les possibilités qu’offre le musée aux enseignants dans le cadre des programmes scolaires. Ce stage est reconduit cette année grâce à une collaboration active avec le musée des ATP de Draguignan.
Le musée participe dans le cadre du trinôme académique à une formation sur la défense globale à la faculté de Nice, reconduite aussi en 2012.
Le musée participe également au master de muséologie de l’université Paul Valéry-Montpellier III avec une journée complète de cours.
Afin d’être exhaustif, le musée a participé au colloque sur « l’exposition de la puissance maritime dans les musées» organisé par l’université Paul Valéry-Montpellier III en octobre 2011.
En gestation depuis deux ans, une convention pour le développement de l’éducation artistique et culturelle entre l’Etat, l’Inspection académique du Var, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Fréjus, l’association pour la diffusion des enseignements artistiques de Fréjus, l’Office de Tourisme de Fréjus, le Théâtre d’agglomération Le Forum et le Musée des Troupes de Marine a été signée le 16 mars 2012.
Son objectif est de développer ou mettre en place des parcours éducatifs cohérents d’éducation artistique et culturelle pour les élèves de la maternelle à la terminale en s’appuyant sur l’offre culturelle existante et sur la mise en réseau et la complémentarité des équipements, structures et dispositifs culturels proposés par la Ville de Fréjus et autres structures du territoire proposant une offre culturelle dédiée au public scolaire.
Enfin, le musée a vu en mai 2012 l’organisation en son sein et au 21ème RIMa, de la 3ème journée de rencontre des classes de défense globale de l’académie de Nice en collaboration avec l’inspection académique, soit 180 élèves et professeurs ainsi que des membres de l’IHEDN.
La muséographie :
Le musée a réalisé un certain nombre d’améliorations dans le domaine de la présentation des collections. La plus visible est la réalisation et la pose de cornières sur les vitrines basses qui améliore grandement la sécurité des collections.
La médiation de premier niveau a été améliorée par la mise en place de la communication de salle dans des cadres accrochés aux murs alors qu’elle était collée sur les vitrines. La première partie du parcours a été allégée et clarifiée notamment par la mise en place de cartes et l’enlèvement d’une partie de l’iconographie murale trop surchargée.
La crypte a été équipée d’un écran mural permettant de passer les photos et pro-patria de nos soldats morts pour la France.
Enfin, le musée a organisé trois expositions temporaires en son sein et participé à une quinzaine d’expositions temporaires à l’extérieur.
Le musée vous propose actuellement une exposition de juin à septembre sur « La Coloniale dans la Libération : de Bir Hakeim au Rhin », avec des objets de ses propres collections renforcés par des pièces empruntées au musée de l’Ordre de la Libération à Paris.
Enfin, à partir de cette année les horaires d’ouverture sont simplifiés.
10h00 à 12h00 et 14h00 à 18h00 de juin à septembre
14h00 à 18h00 le reste de l’année